Donnerstag, 13. August 2009

Humiliée dans un tribunal pour port du voile

France : - Humiliée dans un tribunal pour port du voile !!!

Vendredi 24 juillet vers midi :

 

Alors que j'étais entrain de faire mon marché dans le quartier de Bagatelle à Toulouse, j'ai été victime du vol de mon sac à main qui contenait mes papiers d'identité, mon permis de conduire, les clés de ma maison et de ma voiture, mon chéquier, mon portefeuille avec de l'argent et mon téléphone mobile. Quand ma soeur et mon beau-frère nous nous sommes rendus à l'emplacement où était garée ma voiture, on s'est vite rendu compte que celle-ci n'y était plus, le voleur l'avait déplacée. Nous avons décidé d'aller au commissariat de Bagatelle et en faisant le tour on a retrouvé ma voiture avec le voleur à l'intérieur. Mon beau-frère l'a fait sortir et l’a maîtrisé en attendant que nous allions chercher les policiers ma soeur et moi. Suite à cela j'ai décidé de porter plainte pour vol. Au commissariat on m'a conseillé de me porter partie civile afin d'obtenir des dommages et intérêts.

Lundi 27 juillet à partir de 14h :

Je me suis donc rendue ce jour au Tribunal correctionnel pour mon dépôt de plainte pour vol. Cela faisait 20 minutes que j'attendais mon tour dans la salle d'audience, qu'elle ne fut pas ma surprise lorsque la Juge (Mme SCHELLINO) qui devait statuer sur mon cas, m'a dit : « Madame, il est interdit de rester dans une salle d'audience avec un voile sur la tête ». Elle a précisé que c'était une loi qui interdisait aux femmes voilées de rester dans une salle d'audience. Comme elle avançait que c'était une loi, je n'ai pas insisté et suis sortie dans le couloir de suite. Cette incroyable situation a obligé mon avocat à parler pour moi, et comme il lui manquait certains éléments concernant mon dossier il faisait des aller-retours incessants entre la salle d'audience et le couloir pour avoir des précisions sur mon affaire. Aujourd'hui, je me sens doublement victime : en effet victime d'un vol (ce qui peut arriver à tout le monde), mais plus injuste à mes yeux victime de discrimination (ce que je croyais qu'il ne m'arriverait plus en effet, puisque j'avais été exclue de l'école parce que je portais le voile je pensais que maintenant que j'étais majeure et vaccinée je ne serais plus confrontée à ce genre de ségrégation dans la mesure où on n'avait plus à me sauver des griffes des hommes de la maison). Je trouve cela triste et me sens désabusée et en colère car on veut m'empêcher d'être moi et pour moi, ce qui est le plus pervers et pernicieux c'est de faire croire et bien sentir à une citoyenne française qu'elle n'est qu'une citoyenne de seconde zone, pour qui on va décider comment elle peut s'approprier son corps et comment elle va mieux vivre en étant comme on voudrait qu'elle soit.

Suite à tout cela, j’ai décidé de ne plus me laisser faire et de prendre contact avec le CCIF (Comité Contre l’Islamophobie en France), les démarches nécessaires sont en cours. Affaire à suivre

Propos recueillis par Emmanuel Batamag